Mangeant mon croissant
les grenouilles m’accompagnent-
une odeur de pluie
Qui de la corneille
qui de la grenouille
non loin de l’étang ?
Averse d’été
sous les feux de croisements
lestent les rainettes
La batracienne
recueillie sur son lotus
tout d’un Bouddha
Face au chiffon rouge
se prend pour un bœuf
la grenouille taureau !
Quoi- quoi qu’il en soit
bientôt dans mon assiette
vos pattes à ressort
Plongeuse des marais
Cesse de faire jaillir l’eau
jusqu’à la lune
Soudain le tocsin
la grenouille de bénitier
la main dans le vasque
Hommage
Ploc
Il était tard au fond du soir
Du marais un air de fado
De l’existence en avait marre
De l’eau de là de là de l’eau
Paisible sur son nénuphar
Du saut final seul un rondo
Dans l’au-delà sans tintamarre
Rejoint Bashô le bruit de l’eau
AL
Vieille mare
une grenouille plonge
bruit de l’eau
Bashô